Mikao Usui

Mikao Usui (1865-1926) n’est pas le fondateur du Reiki, mais c’est lui qui a redécouvert cette thérapie énergétique, mis au point la méthode, et l’a nommée de son nom actuel.

Mikao Usui nait au Japon le 15 août 1865 à Taniai dans le comté de Yamagata, de la préfecture de Gifu (appelé désormais Miyama Cho).

Issu d’une ancienne grande famille de samouraïs (la famille Hatamoto), il s’intéresse très tôt aux arts martiaux, à l’utilisation des énergies et à la spiritualité.

Tout jeune, il étudia, sur le mont Kurama et commence par pratiquer le Kiko , une version japonaise du Qi-Gong , acquiert rapidement des capacités énergétiques surprenantes et commence à traiter des personnes.

Cette pratique, qui exigeait une grande réserve d’énergie pour son utilisation, fit germer dans l’esprit du jeune Mikao le concept d’une méthode de guérison ne nécessitant pas ce stockage d’énergie, afin d’éviter tout épuisement.

Parallèlement à ses études, il reçoit l’enseignement habituel de l’époque : le shintoïsme et le bouddhisme, puis plus tard le Shugendo.

Mikao Usui épouse Sadako Suzuki et a deux enfants : un fils, Fuji et une fille, Tushiko. Adulte, et moine bouddhiste défroqué, il enseigna dans une université chrétienne de Kyoto où un étudiant lui demanda un jour s’il portait foi aux guérisons de Christ. Mikao Usui répondit que « c’était écrit dans la Bible. »

L’étudiant rétorqua : « Cette foi aveugle vous suffit peut-être, mais nous, nous voudrions voir ces choses de nos propres yeux… »

Cette répartie eut une influence décisive sur son avenir.

Il résilia son contrat avec l’université et partit aux États Unis, pour y étudier les écritures chrétiennes à l’université de Chicago. Il étudia également la médecine et l’anatomie à Harvard et Princeton. Il devint docteur en médecine occidentale.

Il travaille dans différents domaines, mais son activité principale est toujours ciblée vers l’intérieur. Malgré toutes ses pratiques spirituelles, il est parfaitement conscient qu’il lui manque quelque chose, il n’a toujours pas trouvé la sérénité.

Mikao Usui revint au Japon et fit valider son diplôme par décret de l’empereur afin pouvoir exercer dans son pays natal. Il continua à étudier la chirurgie de haute précision et la pharmacologie, et pratiqua la médecine générale dans la région d’Osaka.

Un jour, il se rendit dans une boutique de Kyoto et se fit acquéreur d’un vieux coffre de bois laqué, avec sur son couvercle, un sceau du Temple Emoriji du culte bouddhiste Shingon.

Il venait de découvrir le Tantra de l’Eclair. Après avoir lu les textes contenus dans ce coffret, il envoya un émissaire en Chine et au Tibet pour voir si un texte complémentaire existait.

Le texte qu’on lui ramena du Tibet contenait deux chapitres qui manquaient au sien. Il étudia donc ces textes, corrigea le sanscrit de son exemplaire, et y découvrit les principes de vie : purification et élévation du corps, soin spirituel de notre corps, maintien de notre corps en bonne santé.

À la recherche des méthodes manuelles de guérison, Mikao Usui apprend le sanskrit pour pouvoir lire les textes originaux des écritures bouddhiques. Il y découvre des symboles et des formules susceptibles d’être celles du Bouddha, mais n’a pas le pouvoir de les utiliser.

Sur le conseil de l’un de ses maîtres, il part alors pour la troisième fois de sa vie sur la montagne Kurama (au nord de Kyoto, un endroit connu pour ses qualités énergétiques puissantes) pour une méditation bouddhiste de trois semaines, et c’est au bout de ces 21 jours qu’il vit un moment hors du commun, une illumination.

En rentrant chez lui, il a conscience que cette nouvelle énergie est différente de tout ce qu’il a connu avant.

Cette énergie n’est pas manipulable. Il l’essaye sur lui-
même, sa famille et d’autres personnes, avec des résultats hautement bénéfiques.

« Il se mit à étudier le sanscrit et ce faisant il découvrit une formule claire, simple comme le jour. Et il dit : Très bien, je l ‘ai trouvée ; mais maintenant je dois l’interpréter car elle a été écrite il y a 2 500 ans. Mais je dois passer le test. » raconta plus tard Hawayo Takata.

Montée au Mont Kurama

Le test consistait en une période de trois semaines de méditation, jeûne et prière. Il se rendit peu de temps après à Kurama pour y pratiquer cette retraite intensive de purification (« shyu-gyo », l’équivalent de « Nyoung-nai » au Tibet). Il pratiqua le jeûne pendant 21 jours.

Il choisit l’endroit où il voulait méditer et empila 21 cailloux devant lui, pour maîtriser le temps (il en jetait un à la fin de chaque journée).

Plus tard, Mikao Usui raconta ceci :

« Le 21ᵉ jour, j’ai senti l’influence des constellations du zodiaque comme un cercle
au-dessus de ma tête et j’ai reçu alors l’initiation spontanée à cette méthode de guérison (du
Tantra de l’Eclair). J’ai perçu une grande lumière venant de ma droite et puis une sorte
d’écran devant moi (une nappe). Mes yeux étaient collés à cet écran et j’y ai vu apparaître in
extenso ce que j’avais étudié en Sanscrit (le contenu du coffret, donc le Tantra de l’Eclair)
puis chaque lettre en sortir et se dissoudre une à une. »

Mikao Usui venait de recevoir spirituellement l’initiation au Reiki, étymologiquement Rei-Ki, le souffle du cercle. Il venait de voir les symboles de Reiki, et à mesure qu’il voyait chaque symbole, il recevait des indications pour en activer l’énergie curative. C’était la
première initiation au Reiki, la redécouverte psychique d’une méthode ancienne.

Il arrête alors toutes ses autres activités pour se consacrer à la pratique de cette énergie qu’il définit comme « énergie universelle de vie qui a une conscience propre ».

Il fonde en 1922 une organisation : « Usui Reiki Ryoho Gakkaï » où il donne beaucoup de traitements et d’initiations.

En 1923, un tremblement de terre terrible ravage Tokyo ; Mikao Usui et ses élèves se relayent pour soigner les rescapés. Les résultats sont si positifs que l’Empereur lui remet la plus haute récompense japonaise.

A sa mort, il aura initié plus de 2000 personnes, dont 19 auront atteint le niveau de maîtrise.

Un an après son décès, certains de ses élèves lui ont élevé une stèle sur laquelle on retrouve son histoire. Parmi eux, il y a un médecin, officier de la marine impériale, Chujiro Hayashi et c’est grâce à lui que le Reiki est arrivé jusqu’à nous.

Quand il est revenu à son monastère, on lui a dit que le Supérieur était au lit avec une attaque d’arthrite : il a guéri aussi le moine.

Usui a appelé cette énergie curative Reiki, mot qui signifie « énergie vitale universelle ».

Il a commencé par utiliser le Reiki sur lui, puis sur les membres de sa famille. Par la suite, il s’installa à Tokyo en avril 1922, où il créa un centre de guérison qu’il appela « Usui Reiki Gakkai ». Ce qui signifie : Centre de guérison Usui.

Il commença non seulement à donner des soins, mais aussi à enseigner la méthode et à former des praticiens.
En 1923, un séisme fit 140 000 morts. Les victimes survivantes souffraient toutes de traumatismes et la demande en Reiki fut forte.

En 1925, il ouvrit un cabinet de soins plus important au centre de Tokyo, et se mit à voyager à travers le Japon pour répandre le Reiki. Il l’enseigna à plus de 2000 personnes. Mikao Usui souhaitait que le Reiki ne soit pas réservé à une minorité, mais étendu le plus largement
possible.

Il estimait que le Reiki devait être à la disposition de tous, que le Reiki soignait non seulement le corps, mais aussi l’âme.

La doctrine bouddhique considère que la seule guérison est spirituelle et dépend de la Voie de l’Illumination. Une fois qu’une personne a atteint l’Illumination, elle n’a plus besoin de se réincarner ; c’est ainsi qu’on mettra fin à la souffrance. Les Bouddhistes considèrent la Voie de l’Illumination comme la seule méthode de guérison véritable.

Mikao Usui devint pèlerin, traversa à pied tout le Japon pour diffuser le Reiki, soignant, enseignant et donnant des conférences. C’est ainsi qu’il rencontra Chujiro Hayashi, un officier de marine de réserve à la retraite.

Chujiro Hahyashi

Chujiro Hayashi fut formé par Mikao Usui en 1925 et à l’âge de 47 ans devint maître de Reiki et successeur d’Usui. Mikao Usui  quitta son corps en 1930, après avoir formé 18 maîtres ( nombre variable selon les sources), bien que seul Chujiro Hayashi soit mentionné par toutes les sources.

Chujiro Hayashi a formé des équipes de praticiens du Reiki, tant hommes que femmes, parmi lesquels 16 maîtres.

Il a ouvert une clinique à Tokyo où les guérisseurs travaillaient en groupe sur des gens qui y vivaient à demeure pendant leur traitement. Les guérisseurs Reiki allaient aussi au domicile des gens incapables de se déplacer. C’est à la clinique Shina No Machi de Chujiro Hayashi que vint, en 1935, Hawayo Takata.

Hawayo Takata

Américaine d’origine japonaise, Hawayo Takata est née en 1900 (24 décembre), dans la famille d’un cueilleur d’ananas de l’île de Kauaï (Hawaii) à Hanamaulu.

Trop petite et fragile pour travailler à la plantation, elle a occupé, dès l’école, la fonction d’aide-enseignante pour de jeunes enfants, et aussi de vendeuse dans une buvette.

À la fin de ses études on lui a proposé un travail de domestique dans la grande et riche maison du propriétaire de la plantation. Elle vécut à la plantation les 24 années suivantes, devint intendante et comptable.

Elle a rencontré et épousé le comptable de la plantation, Saichi Takata en 1917 ; leur mariage a été heureux et ils ont eu deux filles.

Saichi Takata quitta son corps à la suite d’une crise cardiaque en octobre  1930 à l’âge de 32 ans.

Au cours des 5 années suivantes, Hawayo Takata, veuve avec deux jeunes enfants, souffrit d’un épuisement nerveux et de graves problèmes physiques.

On diagnostiqua une appendicite et une tumeur, en plus de calculs biliaires.

La nuit précédant l’opération, elle entendit une voix qui lui disait que l’opération n’était pas nécessaire.

Elle l’entendit de nouveau sur la table d’opération où on la préparait à l’anesthésie, et, se levant, elle demanda au chirurgien s’il y avait un autre moyen de se soigner.

Le docteur lui répondit : « Oui, si vous pouvez restez assez longtemps au Japon » et il lui parla de la clinique de Chujiro Hayashi. La sœur du chirurgien, qui avait été soignée par les praticiens Reiki de Hayashi et avait suivi une formation au Reiki, l’y emmena le jour même.

Madame Takata vécut à la clinique et fut complètement guérie, dit-on, en quatre mois, corps, mental et esprit.

Madame Takata demanda à parler à Chujiro Hayashi et lui fit part de son désir d’apprendre le Reiki et de rester aussi longtemps que nécessaire.

Elle resta un an au Japon avec ses deux filles.

Elle y donna quotidiennement des soins puis rentra à Hawaï pour y exercer le Reiki.

Elle fut initiée Maître du système Usui en 1938, lors de la visite de Chujiro Hayashi. 

Ce fut elle qui succéda à Chujiro Hayashi après son décès en 1941.

Hawayo Takata répandit, à l’exemple de Mikao Usui au Japon , le Reiki dans le monde occidental.

Elle initia 22 maîtres de Reiki (et parmi eux, sa petite fille Phyllis Lei Furumoto) aux USA, au Canada, et en Europe, jusqu’en 1976. Elle quitta son corps en 1980.